Code du travail: Nouvelles lois et incompréhension des employeurs
L'ancien ministre de l'Emploi et spécialiste des marchés du travail, Hafedh Laâmouri, a déclaré dans Midi Eco de ce jeudi 29 mai, que deux vagues de licenciements ont été constatées, ces derniers mois, en Tunisie.
"La première a été enregistrée en mars 2024, quand le président de la République a annoncé son intention d'interdire la sous-traitance et les contrats à durée déterminée. La seconde a été relevée en mars 2025, quand le projet de loi a été soumis à l'Assemblée des représentants du peuple", a-t-il précisé.
Il a estimé que cette loi a installé la panique sur le marché du travail, ainsi qu'un climat d'incertitude chez les entreprises et ce, en raison de l'absence d'une campagne de communication explicative dans les médias.
Hafedh Laâmouri a ajouté que cette loi a des avantages mais présente aussi quelques inconvénients, dont des répercussions négatives sur certaines professions.
L'invité de Midi Eco a indiqué que l'article 9 de la loi concerne les ouvriers licenciés, à partir du 6 mars 2024. Ces derniers doivent passer en CDI (contrat à durée indéterminée) ou être indemnisés, mais à condition qu'ils aient quatre ans d'ancienneté.
Quant à l'article 6, relatif aux ouvriers licenciés depuis le 14 mars 2025, ils doivent soit passer en CDI ou être indemnisés, sans besoin d'ancienneté ou de période d'essai.
Hafedh Laâmouri a estimé que cette loi donne une importante marge de flexibilité aux entreprises, en leur permettant de recourir aux CDD (contrats à durée déterminée) dans certaines conditions, comme le travail saisonnier, une hausse exceptionnelle et provisoire du volume du travail ou pallier une longue absence d'un employé etc.
"Le législateur a essayé de trouver un compromis entre la préservation des droits de l'employé et la viabilité de l'entreprise", a-t-il conclu.